Avec 24% du capital contre 8,8% au fonds activiste Elliot, Vivendi pensait pouvoir détenir la majorité du capital chez Telecom Italia. Que Nenni. Faire la loi avec peu de titres dans un groupe au capital éparpillé est devenu un jeu d’enfants pour Elliott. Mais avec l’éviction du patron opérationnel de l’opérateur historique italien, Amos Genish, choisi par Vivendi pour redresser le groupe, la coupe semble désormais pleine. Et déborde, d’autant que les résultats viennent de plonger dans le rouge en raison d’une dépréciation de 2 Mds€, entrainant un résultat négatif de 868 Mds€ (alors que Telecom Italia était bénéficiaire en 2017 – 1,03Md€ sur la même période). Derrière cette dépréciation, il y aurait la mise en œuvre de mécanismes financiers complexes qui pourraient permettre à Elliot, via une baisse du cours de l’action (moins 40% depuis mai), de renforcer ses positions au sein de Telecom Italia. Tour cela au final serait sans importance autre que celle d’un sombre jeu entre capitalistes sans morale (aphorisme ?) s’il n’y avait dans l’entreprise près de 50 000 salariés, déjà menacés par un plan de suppression de 7000 emplois. Et dont l’avenir se trouve encore plus fragilisé par la récente mise aux enchères des fréquences 5G, qui a couté à télécom Italia la bagatelle de 2,4 Mds€.
Free continue de perdre des abonnés… mais gagne en bourse
Les clients de Free continuent de fuir : (90.000 abonnés mobiles au troisième trimestre vs 200.000 au deuxième). Plutôt des clients entrée de gamme , ce qui fait qu’au final, la situation de l’opérateur demeure plutôt satisfaisante :
grâce à la percée réussie en Italie (2,23 millions de clients, quatre mois après le lancement d’une offre mobiles à 7,99 euros par mois),
et grâce à un engouement pour la fibre (835.000 clients, soit 100.000 de plus qu’il y a trois mois), ce qui fait de Free le deuxième opérateur dans la fibre derrière Orange. Et, en conséquence, un CA en hausse de 1,7% à 1,24 milliard d’euros.
Les clients attendent désormais la sortie de la prochaine box de l’opérateur, plusieurs fois mais repoussée mais annoncée avant Noël. Au final, cette fuite de clients ne semble pas affecter les investisseurs, puisque depuis l’annonce des résultats, le titre a pris 10% pour une capitalisation boursière du groupe à près de 6,45 milliards d’euros.