Le procès, qui s’est ouvert le 6 mai et s’achèvera le 12 juillet, est inédit: c’est la première fois qu’une entreprise du CAC 40 est jugée pour « harcèlement moral ». Comparaissent également l’ex-PDG, l’ex-numéro 2, l’ex-DRH et quatre autres anciens responsables jugés pour « complicité ».
En 2006, Didier Lombard s’était engagé à faire partir 22.000 employés en trois ans, sur un total de 120.000 (dont une majorité de fonctionnaires qui ne pouvaient donc pas être licenciés). Les départs devaient être « volontaires », « naturels », selon les prévenus. Mais les ex-dirigeants ont en réalité, pour atteindre cet objectif, mis en place une politique de « harcèlement moral » à grande échelle. Pour sa défense l’ancien numéro 2 Louis-Pierre Wenès, a nié tout « dysfonctionnement majeur », malgré les rapports accablants qui se sont accumulés au fil des années. Il récuse « le terme de souffrance », et lui préfère celui de « difficultés inhérentes à tout processus de transformation ». Quant à l’ex PDG, Didier Lombard, il déclare, qu’en 2008 quand les suicides à France Télécom faisaient les gros titres dans le journaux : « J’avais la tête ailleurs, j’étais bien plus préoccupé par quelque chose de plus important pour l’avenir de l’entreprise : la crise des subprimes ! »