Une étude de la chaire « Workplace Management » de l’ESSEC vient bousculer les affirmations péremptoires qui sous-tendent l’imposition de nouveaux modes de travail tels que l’open space, le flex-office ou le co-working, dans les entreprises. Le bureau classique, individuel et fermé, est de retour dans les préférences des étudiants. 40% des jeunes sondés estiment que l’espace de travail sera déterminant dans le choix de leur futur employeur. 57 % préfèrent un bureau fermé (individuel ou partagé), contre seulement 26% l’open space et 8 % le flex-office. Le co-working (travail en dehors de l’entreprise sans bureau attitré) n’intéresse que 3 % d’entre eux, et 30 % y sont totalement opposés. En outre, seuls 6 % des étudiants aimeraient travailler de chez eux en télétravail (« home office »).
Les modes de travail « modernes » qui deviennent malheureusement la norme dans tous les projets immobiliers à Orange, n’attirent finalement que peu de futurs managers. En cause l’inconfort acoustique et physique des open space, mais aussi la déshumanisation et le manque d’appropriation des espaces de travail en l’absence de bureau attitré : 83 % des futurs managers estiment « important d’avoir un bureau attitré » et 50 % de ceux l’ayant déjà expérimenté durant leur expérience professionnelle ne veulent pas réitérer. La généralisation du nomadisme est donc encore loin d’emporter l’adhésion. Endroit pour créer des liens et interagir avec les collègues, le bureau reste un point d’ancrage important. Le cadre et les conditions de travail ne doivent pas être soumis au diktat de la réduction des coûts immobiliers et au dogme « du collaboratif » qui le justifie généralement. Qu’on laisse au moins les utilisateurs choisir leur environnement, le concevoir eux-mêmes selon leurs besoins en prévoyant par exemple une hybridation des lieux de travail, plus souple qui mixe les espaces selon les usages. Il n’est pas trop tard pour les 15 projets immobiliers en cours à Orange.