Il y avait cet exemple bien connu d’oxymore ?… « cette obscure clarté, qui tombe des étoiles »…
Eh bien, plus récent que le Cid de Corneille mais beaucoup moins poétique, Orange vient d’inventer : « l’ancrage territorial ».
Comme son nom semblerait l’indiquer, on pourrait penser qu’il s’agit pour l’Entreprise de s’ancrer un peu plus au sein des territoires en rapprochant ses instances de Direction des clients et des élus.
Que Nenni !
Puisqu’Orange fait exactement l’inverse de ce qu’indique la formulation.
C’est-à-dire, va fusionner des Directions déjà gigantesques, comme par exemple, la région AUvergne Rhône Alpes (aussi vaste que l’Helvétie), laquelle va absorber la région Sud Est (l’ensemble devant aussi vaste, en population, que la Belgique, sur un territoire trois fois plus vaste).
Avec un seul nouveau siège à Lyon.
Et ainsi de suite, pareil pour toute la France.
Ce qui devrait, au bas mot, impacter environ 1 300 salariés, dont une centaine de postes en doublon.
En appelant cela, au passage, « consolidation de notre ancrage territorial », summum de la cuistrerie, pour se moquer de ceux qui pourraient croire encore qu’il y aurait un peu de morale et de valeurs dans le monde de l’Entreprise.
Laquelle Entreprise, Orange, se targue de surcroit de vouloir faire la course dans le peloton de tête des Entreprises à forte valeur RSE. Alors qu’avec cette fusion, elle va mettre ses cadres supérieurs et ses dirigeants dans les avions. Moyen de transport, comme chacun le sait, très vertueux au niveau RSE.
Un peu comme si cet ancrage territorial, qui dans le moins pire des cas, n’apportera rien, ni aux clients, ni aux salariés, n’avait été inspiré que par une sorte de… lent crash… Décisionnel.