Après l’échec des négociations sur l’assurance-chômage, le gouvernement, qui a repris la main sur ce dossier, a (eurêka) trouvé la solution : qui consistera à plafonner davantage l’indemnisation des cadres demandeurs d’emploi. Au motif que certaines indemnités seraient trop généreuses, avec une allocation maximale d’un montant de 6 615€, perçue par à peine 0,05%.
L’argument gouvernemental s’appuie sur le fait que le chômage des cadres, quand il existe (bien plus faible rapporté aux autres catégories de salariés), dure peu. Et que la France serait trois fois plus généreuse que les autres pays de l’UE.
En fait, ce raisonnement à courte vue est idiot : il ne rapporterait que quelques centaines de millions d’€, bien insuffisants en regard des presque 4 Mds d’€ que le gouvernement espère économiser en 3 ans. Et puis, surtout, il est injuste et risque de fragiliser gravement la sécurisation des parcours professionnels des cadres. En effet, la baisse de la couverture chômage jouera contre tout projet de de mobilité professionnelle.
Il est injuste surtout, car il pénalisera durement les cadres de plus de 55 ans, frappés comme les autres catégories salariales, par le chômage de longue durée. Il est injuste enfin parce que les cadres, qui auront cotisé plus que les autres salariés, percevront, en cas de chômage, une indemnité qui ne sera pas à hauteur de ce qu’ils auront cotisé. De fait, s’en prendre aux cadres, c’est diviser les populations de travailleurs qui seront confrontées au risque chômage, c’est inefficace, c’est régressif tout autant que dégressif. Avec le risque enfin, que commencer la réforme de l’UNEDIC en s’attaquant aux cadres (population docile, qui n’ira pas bloquer les rond points ni mettre le feu à sa préfecture ou à sa mairie), peut laisser penser qu’ensuite, de semblables mesures anti sociales seront étendues à l’ensemble des travailleurs.