Pour la première fois en deux ans, Orange a vu, au cours du premier trimestre, son chiffre d’affaires baisser en France, les ventes sont en recul de 1,8 %, à 4,4 milliards d’euros, après avoir augmenté très légèrement (0,9 %) en 2018. Orange est victime des intenses promotions lancées tout au long de 2018 par ses rivaux. En Bourse, le titre a perdu environ 3 % mardi. Orange a également été pénalisé par l’arrêt d’un coup de pouce fiscal pour ses offres de presse en ligne. En neutralisant ce paramètre, la baisse de ses ventes est plus faible (-0,7 %). Orange continue de gagner des clients tant sur le mobile (+19.000) que sur le fixe (+49.000). Il bénéficie toujours de son avance sur la fibre : plus d’un abonné sur deux en France à cette technologie est en effet un client Orange. 168.000 nouveaux abonnés l’ont ainsi rejoint sur la fibre au cours du premier trimestre.
Pour se différencier sur un marché très compétitif, Orange a fait depuis des années le pari du haut de gamme. L’idée, cibler des clients prêts à payer plus cher pour plus de services et un meilleur réseau. Mais le groupe n’a malgré tout pas pu échapper au bal des promotions qui ont secoué 2018. Et la relative accalmie sur ce front ne se traduit pas encore positivement sur ses comptes.
« Le marché est passé des offres à 5 euros à vie à 10 euros à vie, mais ce sont toujours des offres qui n’existent nulle part ailleurs en Europe, explique Fabienne Dulac, PDG d’Orange France. Cela reste très agressif. Par ailleurs, les périodes de rabais s’allongent dans le temps. Au premier trimestre, il y a encore eu 74 jours de promotions. »
SFR a lui aussi vu son chiffre d’affaires baisser sur la même période. Les ventes ont reculé de 3,1 % au premier trimestre, à 2,5 milliards d’euros. Mais son résultat d’exploitation, en ajusté, a progressé de 2 %, à 933 millions d’euros.
Dans les 28 pays où Orange est présent, les ventes du groupe restent quasi inchangées (-0,1%) à 10,2 milliards d’euros, malgré la performance de la zone Afrique Moyen-Orient où le chiffre d’affaires progresse de plus de 5 %. Au global, le résultat d’exploitation s’établit à 2,6 milliards d’euros, en légère croissance (0,7%). Pour 2019, Orange s’attend à un résultat d’exploitation légèrement inférieur à celui de 2018.
La stratégie haut de gamme d’Orange a bien sûr un coût. Au premier trimestre, les investissements du groupe (« capex économiques », c’est-à-dire hors licences, selon la nouvelle terminologie IFRS 16) ont d’ailleurs augmenté de plus de 8% pour atteindre 1,6 milliard d’euros. Sur l’année complète, Orange anticipe cependant des investissements inférieurs aux 7,4 milliards d’euros mis sur la table en 2018. En Espagne, le groupe s’est déjà exécuté en signant la semaine dernière un accord de partage de réseaux avec Vodafone qui va lui permettre de dégager 800 millions d’euros d’économies brutes sur dix ans.
Pour autant la Direction maintient son intention de payer un dividende de 0,70€ en 2019.